vendredi 13 juillet 2007

Ironie socialiste


Voilà un terme dont personne ne pense ignorer le sens, et dont l'espace médiatique est abondamment rempli. Pas plus tard que ce matin, Libération rapporte les propos de Pierre Moscovici, qualifiés d'ironiques par le quotidien, sur le côté "commedia dell'arte" de Jack Lang. Que veut dire Pierre Moscovici ? Il remet tout simplement Jack Lang sur la scène du parti socialiste, galerie composée des personnages obligés de la commedia dell'arte : Arlequin le joyeux et son double maléfique Scaramouche, Pantalon le docteur, Scapin, les militaires Matamore et Capitan, les valets Zannis, Polichinelle, le vieux Cassandre, Brighella l'aubergiste, Isabella ou encore l'amoureuse Colombine... chacun aura reconnu les siens sur cette scène grotesque à l'image du parti, mais personne ne sait où Moscovici se place lui-même, ni où il place exactement Jack Lang, qui recommande, lui, à toute la troupe d'enlever les masques et de redistribuer les rôles.

Cette comparaison du parti socialiste avec l'art italien est très savoureuse, et éminemment ironique par sa finesse et son auto-dérision. La tristesse m'envahit donc lorsque je lis la suite des propos du député européen stigmatisant Jack Lang pour ponctuer son propos en affirmant qu'il "aime trop la lumière". Et là nous ne parlons plus d'ironie (celle qui suppose la litote ou l'hyperbole, nous reviendrons sur ces termes) mais de sarcasme.

La différence est ténue et énorme tout à la fois. Comme disait Hugo Pratt par le truchement de Corto Maltese "Vous essayez d'être ironique mais ne parvenez qu'à être sarcastique, et entre les deux il y a la même différence qu'entre un soupir et un rot."

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